Synonymie :
Ophrys scolopax subsp. santonica (J.M. Mathé & F. Melki) Engel & Quentin 1996
Caractéristiques :
Diffère d'O. scolopax par un port et une inflorescence plus élancés. Fleurs de petite taille à pétales triangulaires courts. Labelle petit (< 10 mm, tout en étant plus long que large), bombé, presque toujours trilobé, dont les bords sont rabattus à enroulés en dessous. Marge du labelle glabre et jaune presque toujours présente. Gibbosités en général petites. Floraison estivale bien après O. scolopax et même O. apifera.
Répartition française :
Plante découverte à l'étage planitiaire en Poitou-Charentes où elle ne fleurit pas avant la dernière décade de juin. Les autres populations sont liées au biome méditerranéen, sur le rebord méridional des Causses, dans les Corbières mais aussi dans le Haut-Var (et très probablement le secteur de Saint Paul-en-Forêt, voire dans la plaine des Maures), les Alpes-Maritimes (Préalpes de Grasse), ainsi que dans les Alpes-de-Haute-Provence, jusqu'à plus de 900 mètres d'altitude.
Protections :
Aucune. Très mal connue car pouvant être encore parfois assimilée à O. scolopax (voire O. picta), la plante est localisée et mérite qu'on la recherche, ce qui permettra de lui définir un statut dans la liste rouge de l'UICN.
Observations / Discussions :
Sur plusieurs sites des Charentes où les deux plantes cohabitent, il est facile d'observer la barrière phénologique entre O. santonica et O. scolopax (ce dernier plus précoce).
Nous rapprochons aisément les plantes des Corbières (que nous connaissons) et celles des Causses avec les plantes charentaises.
En revanche, il nous semble que les ophrys santonica de Provence (dans le Haut-Var, les Alpes-Maritimes mais aussi ceux que nous avons découverts en 2000 sur trois sites des Alpes-de-Haute-Provence) montrent quelques différences morphologiques. Ils méritent d'être étudiés plus attentivement par rapport aux ophrys santonica des Charentes (et peut-être aussi d'être comparés à O. gresivaudanica). Ils présentent des pétales souvent plus larges voire très larges. Les individus ont parfois un labelle peu trilobé voire entier et ne sont pas toujours bordés de jaune. Ils commencent à fleurir début juin. Le sujet étant fort complexe, nous ne rentrerons pas davantage dans le détail : une actualité sera éditée après cette saison 2012.
Remarques :
Ces plantes provençales qui nous sont très sympathiques sont de notre point de vue mal interprétées quand elles sont déterminées par certains auteurs comme O. vetula (autre taxon assez proche qui est moins tardif et plus méridional). La confusion atteint son paroxysme sur plusieurs sites de le nord-est du Var et des Préalpes de Grasse dans les Alpes-Maritimes où les deux taxons sont présents et cohabitent de manière on ne peut plus didactique sur le plan phénologique... à savoir en léger décalé !