Caractéristiques :
Possède des fleurs de taille assez grande, voire grande comme O. fuciflora, avec une pilosité bien présente qui s'atténue dans la partie distale. S'en différencie essentiellement par un labelle un peu bombé à allure rectangulaire et anguleuse. Ses bords sont d'abord rabattus puis ensuite réfléchis vers l'avant. Le champ basal très souvent sombre (mais cela n'est pas une règle d'or absolue) est court et concolore au labelle, isolément bissecté. La cavité stigmatique est assez haute.
Répartition française :
Dans le biome méditerranéen : en Haute-Provence essentiellement, mais jusque dans les Baronnies (26) et les Hautes-Alpes (05) au nord (observé à plus de 1250 mètres). Bien présent dans la partie supra-méditerranéenne du Var (83). Atteint la vallée de la Vésubie, les Préalpes de Nice ainsi que le Mercantour dans les Alpes-Maritimes (06). Semble éviter les régions de plaines et du littoral de l'étage mésoméditerranéen, sauf très ponctuellement comme en plaine du Comtat et Basse-Durance, mais cela reste à confirmer.
Protections :
Aucune, vu les confusions et l'imbroglio-amalgame nourri par la nébuleuse pseudoscolopax. La plante reste peu admise alors qu'elle est pourtant assez bien caractérisée.
Observations / Discussions
C'est selon nous le "fuciflora" incontournable de la Haute-Provence. Dans les Alpes-de-Haute-Provence (04), nous le connaissons depuis une douzaine d'années. Découvrant alors la flore locale, nous avons de suite remarqué qu'il était différent des O. fuciflora que nous connaissions très bien de la région Lorraine.
Ophrys druentica fleurit à basse altitude dès le début du mois de mai ; il est localement abondant et montre parfois des formes scolopaxoïdes, en plus de former des hybrides avec O. scolopax présent dans les zones les plus méditerranéennes. Ce contexte a évidemment contribué à des déterminations et interprétations du type O. pseudoscolopax bien "pratiques", mais clairement fausses !
Remarques :
Nous avons pris plaisir à étudier de nombreuses stations de cette plante dans le pays de Forcalquier (04), entre montagne de Lure et massif du Luberon, en compagnie de Michèle et Pierre que nous saluons chaleureusement. Depuis, nous l'avons trouvé en Drôme provençale (26), sur le plateau de Vaucluse (84), dans les gorges du Verdon (04 et 83) puis récemment dans les Préalpes de Nice et le Mercantour (06).
Il est à noter enfin que selon certains auteurs, il est synonyme d'O. dinarica, taxon assurément proche, décrit de Croatie et dont la répartition reste à préciser. Si les deux épithètes druentica et dinarica venaient à être synonymes, la conspécificité ainsi constatée donnerait la primauté taxonomique au binôme O. dinarica, décrit avant O. druentica. Nous n'en sommes pas encore là ! Il nous faut déjà cartographier convenablement la plante dans le quart sud-est du pays...