Synonymie :
Ophrys occidentalis G. Scappaticci & M. Demange 2005, Ophrys exaltata subsp. arachnitiformis (Grenier & Philippe) Del Prette, Ophrys exaltata subsp. marzuola P. Geniez, F. Melki & R. Soca 2002
Caractéristiques :
Plante souvent élancée à fleurs de taille moyenne. Sépales souvent blancs à blanc-rosé (rarement verdâtres pour O. arachnitiformis) nettement nervurés et se rabattant vers l'arrière. Pétales plus colorés que les sépales, à bords plus foncés. Labelle entier, assez ovale, de couleur brune à sombre, à gibbosités arrondies. Macule très variable. Cavité stigmatique plutôt petite et étranglée à la base.
Pour O. occidentalis, plante à périanthe presque exclusivement verdâtre. Fleurs légèrement plus petites. Labelle parfois plus anguleux. Champ basal plus court. Cavité stigmatique arrondie et un peu plus basse.
Répartition française :
Dans sa globalité depuis la région lyonnaise jusqu'en PACA, Languedoc-Roussillon (fréquent dans les zones les plus méditerranéennes) et le Sud-Ouest (très rare vers le littoral atlantique et dans les Charentes).
Observations / Discussions :
La floraison est très précoce (avant O. araneola dans le sud-ouest) et souvent à peu près en même temps qu'O. lupercalis en région méditerranéenne. Certaines plantes peuvent être confondues avec O. massiliensis sur les collines méditerranéennes proches de la mer, ce dernier fleurissant à la même époque mais aussi assez fréquemment plus tôt.
Remarques :
Si un remarquable flou taxonomique vient diviser les auteurs, on peut toutefois noter que tous reconnaissent facilement l'originalité des plantes de PACA qui valident le mieux l'entité arachnitiformis (il est bon de noter qu'elles peuvent être d'ailleurs exceptionnellement à périanthe vert, le critère de coloration étant bien secondaire).
Pour l'autre ensemble qui peut inclure deux entités (occidentalis et marzuola selon leur répartition et quelques critères morphologiques pas toujours évidents sur le terrain), les formes roses sont plus rares mais pas absentes, notamment en Languedoc-Roussillon dans l'Hérault et l'Aude; elles sont très isolées dans le Sud-Ouest et en vallée du Rhône.
Le problème majeur tourne autour de la très grande variabilité morphologique au sein même des populations (forme et aspect de la cavité stigmatique surtout) en plus de la présence locale mais parfois assez régulière d'introgressions avec le complexe Bertolonii, voire d'individus franchement hybrides avec d'autres représentants du groupe Sphegodes dans les zones de contact (à proximité de la basse vallée du Rhône notamment). Nous avons volontairement abondamment illustré les deux entités.
Il est de toute façon évident que l'on a affaire à un continuum que chacun peut traiter avec sa vision taxonomique propre (rang variétal, subspécisfique ou spécifique).
En introduisant O. passionis Sennen pour valider les plantes catalo-languedociennes "arachnitiformes", certains auteurs, forts d'une argumentation étoffée, ont remis en cause l'usage taxonomique bien établi concernant ce binôme. Ils ont du coup rebaptisé la plante orpheline Ophrys caloptera J. Devillers-Terschuren & P. Devillers. Nous ne sommes pas en accord avec ce point de vue.
Nous avons pris le parti de regrouper pour l'instant en une seule fiche ces entités, même si nous pensons qu'il y en a au moins deux à différencier. Malgré la collecte de nombreuses plantes en PACA, en vallée du Rhône (Drôme et Gard), dans l'Hérault, les Corbières (hautes et littorales) ainsi que dans le Gers, la Haute-Garonne et l'Ariège, il nous est impossible de différencier de manière formelle toutes les populations. Seules celles de la région PACA se démarquent plus nettement des autres.